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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— La lutte est engagée. Takigoutchi contre Pierre Jaumes. Sur lequel misez-vous, sans vanité d’auteur ?

Marion parut contrariée.

— Vous y croyez à votre Japonais ?

— Un peu plus qu’à votre Pierre Jaumes.

— Ah !

— Cela paraît vous ennuyer ?

— Peut-être ?

— Pourquoi ?

Marion fit la moue.

— Je pensais à quelque chose.

— À quoi ?

— C’est mon secret.

Mais ils étaient arrivés. M. Médrano, jeune, l’air aimable, les reçut dans son bureau directorial.

— Takigoutchi ? Son engagement a pris fin avant-hier soir. Il ne m’a pas demandé de le renouveler. D’ailleurs, je n’eus pas accepté. Son numéro était bon, sans plus. C’est un artiste de première partie.

— Une question, monsieur Médrano. Quel était son numéro ?

— Un antipodiste… jongleur avec les pieds si vous préférez, et un peu de dislocation.

— Il n’avait pas besoin d’un couteau parmi ses accessoires ?

— Un couteau, dites-vous. Mais nullement. Une table, des boules, un tonneau : voilà ce dont il se