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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

sus, moi. J’aime mieux le pinard. Chacun ses goûts. Mais ça m’a tout de même fait plaisir de les regarder. C’est bête de l’avoir perdu. Et puis, vous pensez, quand j’aurais mangé mon andouille là-dessus, j’aurais eu l’impression d’être en compagnie.

Chancerel suggéra :

— Ça devait être un magazine de théâtre, de music-hall.

— Ce n’est pas sans intérêt, fit Neyrac. Et si nous regardions un peu ce couteau.

— Le voici, dit Chancerel en tendant à Neyrac un solide couteau de charcutier ou de boucher, à la lame large, longue.

Neyrac le prit sans ménagement.

— Inutile de prendre des précautions pour les empreintes. Trop de gens l’ont déjà tripoté. Un vrai couteau de boucher, en effet. Une belle arme.

Il examina soigneusement le manche, puis la lame ; de petites taches s’y faisaient voir.

— Il faudra faire examiner cela au laboratoire. Et puis notez donc également cela, cette firme gravée dans la lame : « Les couteliers réunis. Thiers ». Vous allez tout de suite alerter la police de Thiers. Il faut qu’elle vous dise quels sont à Paris les agents commerciaux de cette maison. Allez.

— Et celui-là, qu’est-ce qu’on en fait ?

— Envoyez-le un peu à l’hôpital.

Lebellec protesta.