Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

qui est un hôtel et pas tout à fait un hôtel… ça s’appelle, ça s’appelle…

— Minerva.

— C’est cela, Minerva.

— Le journal qui entourait le couteau, vous l’avez conservé ?

— Un papier, c’est toujours utile. Je m’en sers comme nappe sur les bancs les jours de gala. Je l’ai mis dans ma poche.

— Montrez-le moi.

— Attendez. Je l’ai mis dans ma poche. Mais ma poche, elle est déchirée ; je l’ai perdu.

— C’est ennuyeux.

— Je crois bien. C’était un beau journal.

— Comment cela ?

— Je vais vous le dire. C’était pas un journal comme on en vend dans les rues ; vous savez : « Demandez le résultat des courses ». Non. C’était du glacé, avec des images dessus.

— Une page de magazine ?

— Comme vous dites.

— Avez-vous vu les images de ce magazine ?

— Un peu, oui.

— Quelles étaient-elles ?

— Faudra pas vous fâcher si je vous le dis

— Mais non, voyons.

— C’était des femmes nues.

— Nues ?

— Enfin pas trop vêtues, des danseuses. Des belles mignonnes. Je ne suis pas porté là-des-