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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Tandis qu’un charcutier, ça a toujours besoin d’un couteau. Contre un couteau, elle pouvait donner un bout d’andouille, puisque j’avais pas le rond.

Chancerel intervint.

— Tu mens, Lebellec. J’ai trouvé dans ton porte-monnaie onze francs et six sous.

Lebellec le regarda du seul œil dont il avait l’usage :

— Et le pinard, alors ? Avec quoi que je l’aurais acheté le pinard ? Il me fallait bien cela pour la journée. Sans compter qu’il augmente tous les jours.

Neyrac reprit :

— Vous prétendez donc, mon ami, que c’est un échange, un marché que vous vouliez proposer à la charcutière et qu’elle s’est méprise sur vos intentions.

— C’est ce que je vous disais : c’est un malentendu. Mais qu’est-ce que j’ai dégusté ! Et mon complet qui n’est plus mettable.

— Mais dites-moi. Ce couteau, comment l’aviez-vous en votre possession ?

— Je vas vous dire. C’est un couteau que j’ai trouvé la nuit dernière, comme ça, en flanochant. J’aime cela moi, me balader dans la nuit.

— Où l’avez-vous trouvé ?

— Rue Clauzel.

Neyrac et Chancerel poussèrent en même temps un cri :

— Hein ?