police. Mais c’est du ton le plus aimable que Neyrac s’adressa ensuite à eux deux.
— Asseyez-vous donc, je vous prie.
Puis parcourant les feuillets que lui avait remis le commissaire, il commença :
— Voyons, vous vous nommez Jordaens, vous êtes tous les deux natifs du Pas-de-Calais, et vous êtes établis charcutiers rue de Douai.
— C’est bien cela, fit l’homme.
— Eh bien, racontez-moi ce qui s’est passé.
L’homme et la femme prirent la parole en même temps.
— Ah ! non, fit Neyrac, l’un après l’autre, voulez-vous. Madame d’abord.
La grosse dame souleva son opulente poitrine pour prendre sa respiration.
— Voilà, monsieur. C’est tout à l’heure que c’est arrivé. Il faut vous dire que monsieur Jordaens et moi on se partage la besogne. N’est-ce pas, dans le commerce, il faut cela. Monsieur Jordaens, il travaille dans l’arrière-boutique, c’est-à-dire même pas, dans l’échaudoir, je veux dire, enfin là où il fabrique la marchandise. Et moi, je m’occupe de la boutique où je sers la pratique. Même qu’aujourd’hui. comme un fait exprès, ma petite commise, une jeune fille que j’ai pour m’aider, parce qu’on a, sans nous vanter, une belle clientèle, eh bien, Germaine qu’elle se nomme, et qu’elle est tout ce qu’il y a de bien, comme cela, elle n’était pas là, rapport qu’elle m’avait demandé sa jour-