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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

dans les deux derniers cas, avaient été complètement sectionnés.

Neyrac repoussa les documents qu’il connaissait presque par cœur, tant de fois il les avait déjà relus.

La sonnerie du téléphone se fit entendre. L’inspecteur décrocha. Une voix un peu haletante se fit entendre.

— Ici Chancerel. Je vous téléphone du commissariat. On vient d’arrêter l’éventreur.

Neyrac ne perdit nullement son sang-froid. C’est très calmement qu’il demanda :

— Qu’est-ce que vous dites ?

— Je dis qu’on vient d’arrêter l’éventreur, du moins un suspect.

— Il y a des preuves ?

— Un flagrant délit.

— Diable. Ça se corse. Où est le bonhomme ?

— Au commissariat, rue Ballu.

— Gardez-le. J’y vais.

Neyrac sauta dans sa voiture, fila vers Montmartre. Quand il approcha du commissariat, il entendit — son moteur était très silencieux — un hourvari d’où fusaient des cris indistincts ; quand il tourna, il vit que le commissariat était assiégé par une foule hurlante, qui proférait des cris de mort. Il y avait là pêle-mêle des hommes et des femmes de toute condition, de tout âge, des commerçants, des filles, des ménagères, tous parlant haut. Des gamins étaient juchés sur des réverbères.