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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Max rit joyeusement.

— C’est en effet une chance. Justement ma femme voulait déménager. Les enfants grandissent. Nous sommes un peu à l’étroit. Mais vous savez ce que c’est… la crise des logements.

— Et si l’assassin n’avait pas opéré en série, je pourrais vous tenir pour suspect dans l’assassinat de Ruby Aubron. Car cette nuit-là, vous n’êtes pas rentré et l’alibi des agents ne jouait plus.

Max concéda :

— C’est vrai… Vous m’avez soupçonné ?

Le policier haussa les sourcils.

— Peut-être. Pour nous, hélas ! il n’y a pas beaucoup d’hommes insoupçonnables.

— J’espère, dit Max, appartenir désormais pour vous à cette minorité.

— Soyez-en assuré, affirma Neyrac en reconduisant Max jusqu’à la porte, puis il revint à sa table, reprit dans un dossier les rapports du médecin légiste.

Ils étaient formels : les trois femmes avaient été tuées par la même arme et la similitude des mutilations confirmait qu’un seul meurtrier était le coupable. Chaque fois le crime avait eu lieu dans les mêmes conditions. C’est après l’amour que la victime avait été assassinée. Le coup au ventre avait été porté de telle manière que la mort avait été instantanée. L’assassin s’était alors acharné sauvagement sur le corps, notamment sur les seins qui