Max sourit.
— Non, je ne crois pas que ma femme accepterait de plaider aux assises. Depuis qu’elle a obtenu sa licence en Droit, elle n’a jamais plaidé qu’au civil. Et je dois dire fort peu. Nos deux enfants ne lui laissent pas beaucoup de temps de libre.
— Je comprends cela.
— Vous avez peut-être vous-même des enfants ?
Neyrac s’exclama :
— Oh ! cher monsieur, le célibat est le seul état qui convienne à un policier. Mais j’ai des neveux. Une douzaine. J’ai trois sœurs et deux frères.
Max se levait.
— Je puis me retirer ?
— Certainement. Et blanc comme l’hermine.
Neyrac s’était également levé.
— Mais vous avez tout de même une sacrée veine, ou plutôt deux veines.
— Je ne vois pas.
— Si. D’abord celle d’habiter rue Brémontier, et ensuite celle que notre assassin ait la manie des crimes en série.
— Je ne vois pas bien…
— Réfléchissez. Vous habitez rue Brémontier dans l’immeuble contigu à l’Ambassade de Roumanie. Auriez-vous habité ailleurs, les agents qui, toute la nuit, sont de faction devant l’ambassade et qui vous connaissent bien ne vous eussent pas vu rentrer chez vous à l’heure des assassinats, vous donnant ainsi des alibis indiscutables.