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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Ils montèrent sans rien dire dans le studio de Max. Ils entrèrent. Adorata ôta son manteau.

— Rien n’est changé, constata-t-elle.

— Tu étais déjà venue ici ?

— Oui, dans le temps, avec Stéphane.

— Stéphane ?

— Tu n’as pas dû le connaître. C’est trop vieux.

Le Martiniquais fouillait dans un tiroir, y prenait quelque chose qu’il mit rapidement dans la poche de son pardessus.

Adorata le regarda en glissant son regard sous ses paupières demi-closes.

La porte claqua. Les pas réguliers de Max descendirent l’escalier.

La jeune femme se laissa tomber sur le lit.

Un moment elle demeura étendue, les bras en croix. Son regard fixait une petite tache aux contours bizarres qui s’étoilait sur le plafond.

Puis d’un coup de reins, elle se redressa.

— Crotte alors, fit-elle pour elle-même. Ma première nuit de liberté, et je serais seule dans les toiles.

Elle s’approcha de la glace, de la main mit un peu d’ordre dans ses cheveux.

La pensée de l’éventreur la tenaillait. Il y avait au fond peu de chance pour qu’il montât la trouver dans sa chambre. S’il rôdait dans le quartier, c’est dans la rue qu’elle pouvait avoir l’occasion de le rencontrer. Et elle voulait être sa maîtresse, ne fût-ce qu’une heure. Après…