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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Jolie fille.

— Regardez bien, lui dit Marion Hérelle. Vous ne lui trouvez pas un air de ressemblance avec quelqu’un que vous connaissez ?

— Attendez… eu… non, je ne vois pas.

— Ruby Aubron.

— Ruby Aubron. Oui, peut-être. Il y a quelque chose. Mais êtes-vous certaine, chère amie, de ne pas vous hypnotiser sur l’analogie que vous voulez établir entre les deux affaires ?

— Je vous assure que la similitude est pour le moins curieuse.

Neyrac s’exclama :

— Dès qu’un journaliste voit un beau papier en perspective, il va, il va, il s’emballe. Bon gré, mal gré, il faut que les faits cadrent avec leur idée. La réalité est le plus souvent bien différente.

La porte donna passage à l’inspecteur Clément. Il tenait une feuille de papier à la main.

— Alors ? fit vivement Neyrac.

— Voilà, chef. Le nommé Pierre Jaumes, né à Fontenottes, département du Jura, le 17 avril 1896, condamné par la Cour d’Assises de la Seine le 5 juillet 1919 à vingt ans de réclusion pour meurtre sur la personne de la demoiselle Cartier Jeanne-Sophie, a été libéré le 24 février de cette année.

Neyrac sauta sur son fauteuil.

— Le 24 février. Vous êtes certain ?