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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Paix à ses cendres !

— Quant au troisième, il bénéficia des circonstances atténuantes et ne fut condamné qu’à vingt ans de réclusion.

— C’est donné. Et alors ?

— Alors ?… Ah ! j’oubliais de vous dire que cette dernière affaire date d’il y a juste vingt ans.

Neyrac sursauta.

— Ainsi, sa peine purgée, le criminel serait aujourd’hui en liberté… et vous en avez déduit que…

— Pourquoi pas ?

— Ce serait invraisemblable ! Réfléchissez : aussitôt sorti de prison, votre homme n’aurait songé qu’à recommencer ?

— J’ai été à Sainte-Anne. J’ai vu le docteur Delfour, vous savez, le spécialiste…

— Oui, oui… alors ?

— Il m’a dit qu’il était très possible que la folie se réveille tout d’un coup chez un homme demeuré normal pendant vingt ans et détermine chez lui le même geste meurtrier.

— Et votre meurtrier était bien un sadique ?

— C’est-à-dire qu’il semble bien l’avoir été dans sa manière de tuer, mais il a pu être poussé par des mobiles qui n’avaient rien à faire avec la folie.

— Racontez-moi cela.

— Cet homme était marié. Il avait une maîtresse qu’il adorait. Cette maîtresse est devenue enceinte. A-t-il eu peur des complications qu’entraînait