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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Et dix minutes après, Tonio, qui l’avait suivi, s’accouda froidement près de lui dans un autre bar. Il interpella à haute voix le patron.

— C’est drôle, patron, ce qu’il y a de mouches chez vous. C’est pourtant pas la saison.

Et le patron, en lui versant à boire, de répondre :

— C’est qu’il y a dans le quartier des charognes qui les attirent.

Les rapports multiples des inspecteurs s’amoncelaient sur le bureau de Neyrac, à la P. J. L’inspecteur principal les dépouillait avec soin, espérant toujours y découvrir un petit indice qui l’eût mis sur la piste.

Il venait de lire le dernier qui lui était parvenu et découragé, de le reposer sur sa table, quand le planton vint l’avertir que Marion Hérelle demandait à être reçue.

— Faites entrer, fit-il.

Derrière Marion, plus souriante que jamais, pénétra Jean Masson qui portait son appareil et une serviette de cuir.

— Bonne idée de venir me voir, dit Neyrac. Asseyez-vous donc.

— Vous avez du nouveau ? s’enquit la journaliste.

— Rien du tout. Et justement, je broyais un peu de noir. Alors ça me fait plaisir de vous regarder. On se reprend à espérer près de vous.