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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— C’est tout. Le matin, j’ai été chez mon pharmacien comme d’habitude. Je n’ai appris l’assassinat que l’après-midi par des gens qui en parlaient. Je suis revenue aussitôt. Et j’ai vu la foule.

Les deux agents de service devant l’hôtel Minerva n’apportèrent guère plus de précisions : Liliane était rentrée seule, ils l’avaient remarquée. Sans doute elle avait dû ressortir. Mais ils ne l’avaient pas vue.

L’inspecteur les tança d’importance parce qu’ils n’étaient pas demeurés à proximité de la porte.

Un fait cependant retint l’attention de l’inspecteur : la disparition de Max. Depuis le moment où il avait découvert le cadavre de Ruby, le Martiniquais n’avait plus été vu.

Neyrac fit ouvrir la porte de sa chambre. On ne trouva qu’un pyjama, des objets de toilette, des pipes près d’un pot à tabac à demi vide. Dans le tiroir de la table, il y avait des programmes de music-hall, un notamment du Casino de Paris, un petit calepin à couverture de cuir et aux feuilles vierges, un crayon à la mine soigneusement taillée.

Neyrac demanda à la police judiciaire de le rechercher, comme il lui avait demandé de rechercher Jean, l’ami de Ruby.

— Ce Jean peut avoir fait le coup, suggéra Chancerel. Liliane était au courant de sa liaison avec Ruby. Il a pu craindre qu’elle ne parlât.

Neyrac fit la moue.