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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

entrer. Tout de suite, elle avait aperçu le cadavre sanglant, en travers du lit.

C’était tout ce qu’elle avait pu raconter à Neyrac.

Madame Amandine avait fourni un peu plus de détails.

— Je ne dormais pas. Avec les émotions du matin, ça se comprend, n’est-ce pas ? Sur le coup de deux heures, j’ai entendu Liliane rentrer. Elle était avec un homme.

— Comment avez-vous su que c’était Liliane Savelli, et non une autre locataire ?

— J’avais laissé la porte entrebâillée

— Pourquoi ?

— Il y avait des agents dans la rue. Si j’avais vu entrer quelqu’un d’étranger à l’hôtel, je les aurais appelés par la fenêtre.

— Vous êtes sûre que c’était Liliane ?

— Je l’ai reconnue à son manteau d’agneau blanc. Il n’y a qu’elle qui en a un comme cela dans la maison.

— Vous faisiez le guet ?

— Non. De mon lit, je peux voir dans l’entrée.

— Et l’homme, comment était-il ?

— Je n’ai pas pu le regarder à mon aise. Liliane était devant ma porte quand il est passé. C’était un homme comme tous les hommes.

— Grand ? Petit ?

— Je n’en sais rien.