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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

sait ? un bon père de famille. Allez donc le retrouver !

— Ainsi vous pensez…

— Je suis troublé, voilà tout. Je ne vois pas Savelli dans ce rôle d’éventreur.

— Mais c’est très intéressant ce que vous dites-là.

— C’est bien pour cela qu’il ne faut pas le confier à vos lecteurs.

Jean Masson demanda :

— Mais alors, pourquoi avoir arrêté Savelli ?

L’inspecteur secoua la cendre de sa cigarette.

— Naïf enfant. Croyez-moi, pour la sécurité publique, Savelli est aussi bien en prison qu’en liberté. Ensuite, il m’a donné un faux alibi : il a donc quelque chose à se reprocher et j’ai bien le droit de chercher à savoir quoi. C’est même mon devoir. Et puis il y a eu certainement quelque chose entre Ruby et lui. J’aime autant l’avoir sous la main, d’autant que le bonhomme est habile à s’escamoter lui-même.

Le maître d’hôtel s’approcha à pas feutrés, se pencha sur l’épaule de Neyrac.

— Monsieur l’inspecteur, on vous demande au téléphone.

— J’y vais.

Neyrac se leva.

— Vous m’excusez.

— Je vous en prie

Quand il se fut éloigné, Jean Masson demanda :