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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Avec plaisir, ma chère. Si diable je m’attendais à vous trouver ici.

— Que voulez-vous. Le patron est en veine de générosité. Et puis, j’ai appris à me servir des notes de frais.

— Ce n’est pas ce que je voulais dire.

Les serveurs s’empressaient, ajoutaient un couvert, apportaient une chaise.

Marion désignait un garçon mince, nerveux, jeune mais déjà marqué par la calvitie, avec un visage curieusement tourmenté, qui était assis à sa table.

— Vous connaissez Jean Masson, mon co-équipier, un grand photographe.

Jean Masson se levait à moitié, serrait la main de l’inspecteur.

— Le plus grand, ajouta-t-il.

— Bien sûr, nous nous connaissons. Comment allez-vous ?

Neyrac s’asseyait. Il aimait assez bavarder avec des journalistes et, parmi ceux qu’il fréquentait, Marion Hérelle était une de ses préférées. Le bagout, l’entrain de cette fille intelligente lui plaisaient.

— Alors, fit-il, vous faites équipe ensemble maintenant ?

— Depuis bientôt six mois.

— Amoureux ?

Marion éclata de rire.