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LA LOI DU SUD

tôt, se prirent à fouiller les couloirs, les ruelles, interrogeant les femmes qui, attirées par le brouhaha, accouraient. Mais, malgré la célérité avec laquelle les recherches avaient été entreprises et l’adresse avec laquelle elles avaient été conduites, Allouane demeura introuvable.

— Rien, mon capitaine ! Impossible de remettre la main sur lui ! Pourtant, il ne pouvait pas être allé bien loin ! Aussitôt j’ai bondi jusqu’ici, espérant que vous veilleriez assez tard pour que je puisse vous faire immédiatement mon rapport.

— Et ce fugitif, c’est…

Un moghazni entra, coupant la phrase du capitaine Lepage. Un indigène le suivait.

Avant même que l’officier l’eut interrogé sur le motif de son intrusion, celui-ci commença de se plaindre :

— On m’a volé un chameau, mon plus beau méhari. Campés autour du feu, nous nous étions endormis ; le bruit nous éveilla, mais l’homme et la bête s’enfuyaient déjà.

— Dans quelle direction ?

— Sud-Est, mon capitaine.

— Nous ferons le nécessaire pour te rendre ton bien.

Se tournant vers le brigadier Séguin, il ordonna :

— Cet homme connaît le pays. Prenez-le avec vous. Il vous guidera. Ramenez-lui son chameau et à moi, le voleur. À n’en pas douter, c’est Allouane ben Rahmadi ! Allez, Séguin.

Le volé, à qui incombait la tâche de diriger le petit détachement, n’eut pas de peine à découvrir les traces