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LA FILLE DE L’ÉTANG NOIR

Le nom seul était une caresse pour les lèvres du voyageur.

— Il faut que je la retrouve ! affirma-t-il à haute voix.

Déjà, il était debout, flattait l’encolure de sa bête et d’un bond précis, la montait.

Quelques minutes plus tard, il aperçut un point vert, il lança sa monture dans cette direction. Il trouva plus qu’il n’espérait. À l’ouest, il vit un étroit sentier.

Plus bas, il y avait un trou : un tunnel de la hauteur d’un homme, de la largeur d’un homme aussi, avec de la boue répandue tout autour.

— Y a-t-il quelqu’un, cria-t-il ?

Aucune réponse ne lui parvint.

L’ouverture béante s’ouvrait devant lui. La boue était vieille et sèche. Il sauta de cheval et pénétra dans le souterrain. Le caillou roulait plus rapidement dans sa bouche, il marchait droit devant lui. Bientôt il aperçut une ceinture de verdure.

Le lit d’un ruisseau y menait, dans l’ensemble desséché mais encore humide par places.

Juste à cet instant, il perçut un bruit de cavalcade à l’entrée du souterrain : son cheval fuyait à travers la plaine, il avait dû sentir l’eau.

Mais l’homme se sentait incapable de courir après lui, fût-ce cent mètres, il continua son chemin à travers le tunnel et parvint enfin à en sortir.

Le sentier continuait, il le prit. Tout à coup il s’arrêta net et tourna sur ses talons. Derrière lui, il entendit un ricanement.

Saisissant son revolver, il cria :

— Sortez de là !

Un homme trapu, hâlé, vêtu d’un habit trop étroit, aux cheveux noirs, aux yeux clairs, apparut et questionna, sans paraître effrayé par la menace :

— Que faites-vous ici ?

— Je cherche de l’eau.

— Prenez ma calebasse, elle est pleine.