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chions tous les moyens de distraire S. A. des chagrins qui l’accablaient depuis la mort de sa fille bien-aimée.

Tantôt la comtesse Oldi faisait venir de la ville des comédiens qui jouaient les plus jolies scènes des opéras nouveaux ; tantôt nous préparions des promenades sur le lac, où le doux bruit des flots se mêlait aux accords d’une douce harmonie. C’est dans ces concerts que S. A. se plaisait souvent à faire chanter par la petite Victorine cette vieille romance française :

    C’était la fête du village ;
    Les bergers disputaient l’honneur
    De recevoir de la plus sage
    Les fleurs promises au vainqueur.
    Au beau Daphnis la jeune Enone
    Décerne en rougissant le prix ;
    Mais à ses pieds le beau Daphnis
    Mit le bouquet et la couronne.