Page:Nichault Vatout - Memoires de M le Baron Pergami.pdf/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce qui m’attira les agaceries d’une des femmes de S. A. Je fus long-temps sans m’en apercevoir ; mais, un jour, désirant sans doute éprouver jusqu’où pouvait aller mon indifférence, elle m’invita à passer la soirée chez elle avec quelques-uns de ses amis. Je m’y rendis en effet, et ne tardai point à m’apercevoir que cette soirée, qui devait réunir plusieurs personnes, n’était consacrée qu’à moi seul. Mlle *** ne me laissa pas ignorer le véritable but de ce tête-à-tête ; et, comme il ne me convenait point de me prêter à une semblable intrigue, je sortis, en la laissant étonnée ou de l’excès de ma raison ou du peu de pouvoir de ses charmes. Je vis bientôt que la haine avait succédé, dans le cœur de Mlle ***, aux tendres sentimens que je lui avais inspirés ; mais je ne savais pas encore jusqu’où une femme dédaignée pouvait porter la vengeance.