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Peu de jours après cet entretien, un jeune enfant, qui accompagnait la princesse et auquel elle s’intéressait beaucoup, étant tombé malade, je fus appelé pour le veiller pendant la nuit. Cette preuve de confiance inespérée, une sorte de bienveillance affectueuse, et quelques-uns de ces ménagemens que la fierté apprécie, tout me fit présumer que le roi m’avait trahi ; mais je me gardai bien de laisser entrevoir le trouble que cette idée faisait naître en mon âme, et je me contentai de chercher à justifier de plus en plus l’estime et l’intérêt dont la princesse daignait m’honorer.

Ces preuves d’une bienveillance particulière produisirent l’effet accoutumé, en me rendant l’objet de l’envie de tous ceux qui entouraient la princesse ; mais, tout en médisant du crédit qu’on me supposait, chacun voulait en tirer parti, et c’est