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soupçon flétrissant d’être mis au nombre de ces traîtres et de ces vils mercenaires gagés pour espionner ou plutôt calomnier la conduite de cette honorable princesse, je me décidai à faire au prince le sincère aveu des motifs qui m’avaient conduit auprès de S. A., et je lui racontai en peu de mots les principaux événemens de ma vie. Tout en souriant à la prédiction qui avait eu tant de part à ma détermination, le prince ne me parut point surpris de l’effet qu’elle avait produit sur moi ; il se rappelait sans doute l’exemple de prédestinations plus mémorables ! Après l’avoir rassuré sur la pureté et le désintéressement de mes intentions, je me jetai à ses pieds pour le supplier de respecter mon secret, et de ne pas m’enlever le moyen de servir, de secourir peut-être encore la princesse, enfin d’accomplir toute ma destinée.