Page:Nichault Vatout - Memoires de M le Baron Pergami.pdf/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un trouble extrême, et ils expliquent sans doute l’audience qui me fut accordée par le prince huit jours après, lorsque je lui portai une invitation pour la fête que voulait lui donner S. A.

J’allais me retirer après avoir remis ma dépêche à un chambellan ; on me rappelle, et je suis introduit dans le cabinet du roi, qui m’adresse ces mots : « Je sais votre dévouement pour S. A., et j’ai voulu connaître celui qu’elle nomme son sauveur. De quel pays êtes-vous ? — De Milan, sire. — Votre famille ? — Je demande à votre majesté la permission de ne point la nommer. — Quoi ! auriez-vous à rougir de la conduite d’un père, ou ne seriez-vous entré chez S. A. R. qu’à la faveur d’une ruse coupable ? » Ces questions, prononcées d’un ton qui tenait du mépris et de la menace, révoltèrent ma fierté, et, pour échapper au