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Dans cette disposition, je quittai le service, et j’allai m’enfermer dans une chaumière, aux environs de Turin. Là, rompant avec toutes mes relations de société, je me livrai sans contrainte aux rêves de mon imagination, et à l’espoir de les réaliser. Le bruit de l’arrivée d’une jeune princesse dont le ciseau de Canova venait d’immortaliser la beauté, vint m’arracher à ma retraite, et je crus que le moment était venu de remplir ma destinée.

Je me rendis à Turin. En passant sur la place du Grand-Théâtre, je fus frappé de la foule qui en assiégeait les portes. Je devinai que cet empressement avait pour but de voir la princesse, et je me mêlai à la foule des curieux qui venaient pour l’admirer. Elle parut bientôt, et sa présence justifia les éloges qu’on avait faits de sa grâce et de son éclat ; mais le sentiment que