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tour sa main à la bohémienne ; mais, à peine celle-ci y eut-elle porté les yeux, que, prenant un air farouche, elle proféra quelques mots que je ne pus entendre, mais qui répandirent la pâleur de la mort sur tous les traits de la comtesse. Je la vis chanceler ; on s’empressa autour d’elle ; chacun lui prodigua ses soins ; on la transporta au château. La foule se dispersa, et je restai seul en présence de l’être magique dont la parole venait d’exercer une si inconcevable puissance.

Convaincu que la vérité seule pouvait produire autant d’effet, je m’élançai vers la bohémienne, et la conjurai de m’éclairer aussi sur mes destins. Soit qu’elle fût importunée de la scène qui venait de se passer, soit peut-être que, décidée ce jour-là à n’accorder ses oracles qu’à de grands personnages, elle crut devoir dédaigner ma