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litaire, je ne pus me défendre d’une sorte de terreur religieuse. Il me semblait que l’avenir allait se dérouler devant mes yeux. J’étais plongé dans une rêverie profonde, lorsque j’en fus tiré tout-à-coup par l’arrivée de la comtesse C***, suivie de toute sa société.

Je me plaçai de manière à tout voir. La jeune mariée s’étant emparée du rameau d’or, la sybille parut : elle prononça quelques mots magiques, et je compris que les mystères allaient commencer. Alors, joignant les mains des nouveaux époux, elle y attacha ses regards en souriant, et je devinai qu’elle leur prédisait un heureux avenir ; mais ils reçurent cet avis du ciel avec indifférence, tant l’amour avait d’avance rassuré leurs cœurs sur les prédictions de l’oracle ! Après avoir joui de ce tableau grâcieux, je vis la comtesse présenter à son