Page:Nichault Vatout - Memoires de M le Baron Pergami.pdf/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paix de mes souvenirs ; mais, puisqu’une politique artificieuse abuse de mon nom pour flétrir la dignité d’une des plus belles couronnes de l’Europe, et pour perdre une grande princesse, non moins respectable par ses longues infortunes que par l’éclat de son rang, je dois parler. Mon silence enhardirait la calomnie : mes révélations vont la faire pâlir.

Les journaux ont discuté en sens divers sur mon origine ; je ne me crois pas obligé à rectifier leurs erreurs. Qu’importe ma naissance, si j’ai honorablement rempli les jours que, comme tous les autres hommes j’ai reçus du ciel ? Lorsque Jeanne-d’Arc sauva son roi, lui demanda-t-on compte de son obscurité ? Pour moi, sans vouloir sacrifier à un vain préjugé du monde, j’éprouve cependant quelque satisfaction à pouvoir dire aujourd’hui qu’avant les malheurs qui l’ont