Il fallait les tromper sur l’objet de ma flamme :
C’est alors que formant un dessein courageux,
Je parus à Delphine adresser tous mes vœux.
À rester près de vous elle était destinée,
Ma vie à votre sort allait être enchaînée ;
Et l’aspect enivrant d’un si doux avenir
M’a séduit, j’en conviens ; pourriez-vous m’en punir ?
Non ; mais ainsi que vous, à mes projets fidèle,
Je saurai me soustraire à la peine cruelle
De vous voir accomplir un hymen que je hais.
Qu’osez-vous dire , ô ciel !… vous, me fuir ? non jamais.
Eh quoi ! de cette enfant…
Je veux le sacrifice.
C’est à votre beauté rendre bien peu justice,
Que de craindre un instant qu’on hésite entre vous.
Mais je suis trop flatté de ce soupçon jaloux,
Pour n’être pas ravi d’avoir à le détruire.
Ainsi donc, commandez.
Eh bien, il faut m’écrire…
Tout ce que vous voudrez ; dictez.
Mettez-vous là.
Me trouvez-vous assez soumis comme cela ?
Je n’attendais pas moins de votre complaisance.
J’aurai mon tour. (Haut.) Allons, prononcez la sentence.