Pourquoi pas ?… Suis-je donc à vos yeux si coupable,
D’avoir imaginé cette petite fable,
Dont il ne peut jamais résulter d’autre mal,
Que de prouver à tous l’intérêt sans égal
Que porte à votre époux un ami très-sincère ?
Est-ce là pour personne un sujet de colère ?
Je voudrais comme vous m’aveugler là-dessus,
Mais vainement j’essaie…
La chose est faite, ainsi laissez la destinée
Arranger à son gré cette heureuse journée.
Mais ils vont en prison.
Ils sont fort bien traités, je les ai vus là-bas :
On les a poliment mis tous deux en voiture.
Il est vrai que Malta faisait une figure…
Quelle mine, grands dieux ! ah, vous en eussiez ri,
Il était consterné ; quant à votre mari,
Il avait près de lui la meilleure attitude :
Ainsi n’ayez pour eux aucune inquiétude,
Et félicitez-les de ce qu’à si bon prix
Ils achètent l’instant que vous m’aviez promis ;
Car, pour me procurer ce bonheur ineffable,
Ah ! je sens que de tout j’aurais été capable !
Vous me faites frémir.
Pour moi l’incertitude est le plus grand malheur ;
Quel que soit mon destin il faut que je l’apprenne,