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DELPHINE.

Le Chevalier s’avance.Avec lui je vous laisse,
Mais déclarez-lui bien que malgré la promesse
Qu’il reçut de mon oncle et qu’il surprit de moi,
Je ne puis me résoudre à lui donner ma foi.

LA MARQUISE.

Non, ce n’est point assez, il faut qu’il vous refuse ;
Et qu’il soit seul, ici, la dupe de sa ruse.




SCÈNE IX.


LA MARQUISE seule.

Pour combattre avec gloire un semblable ennemi,
Vraiment il faut avoir un courage affermi.
Et sans le noble but où mon amitié vise,
Ah ! je renoncerais bientôt à l’entreprise.
Mais il y va du sort de ces pauvres amants ;
Et si d’un cœur épris feignant les sentiments,
J’assure pour jamais le bonheur d’une amie,
On me pardonnera cette coquetterie.
D’ailleurs, s’il faut le dire, il me paraît charmant
De pouvoir être, un jour, coquette innocemment.




SCÈNE X.


LA MARQUISE, LE CHEVALIER.


LE CHEVALIER.

Eh bien, l’avais-je dit ?… vous voilà délivrée
Des amis dont sans cesse on vous voit entourée.

LA MARQUISE.

Oui, vraiment, vantez-nous l’ingénieux moyen
Qui vous vaut aujourd’hui ce moment d’entretien.