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LA MARQUISE.

Au moment où j’entrais ici ? C’était…Eh bien ?

DELPHINE.

C’était pour le marquis. D’abord ne craignez rien,
Il est en sûreté.

LA MARQUISE.

Il est en sûreté.Quel danger le menace ?

DELPHINE.

Puisqu’il est innocent, il obtiendra sa grâce.

LA MARQUISE.

Sa grâce ? à quel supplice est-il donc condamné ?

DELPHINE.

Eh, non ! les officiers d’ici l’ont emmené
Pour le mettre à l’abri d’une méchante affaire.

LA MARQUISE.

Je ne vous comprends pas, parlez-moi sans mystère.

DELPHINE.

Eh bien donc, puisque rien ne saurait vous tromper,
Apprenez qu’un témoin de ce maudit souper,
Où mon oncle et Matta se sont mis en colère,
Est allé raconter au palais cette affaire,
Et qu’on a décidé qu’il fallait tout d’abord
Les conduire en prison pour les mettre d’accord.
C’est quand ils se juraient l’amitié la plus tendre,
Que pour les séparer on est venu les prendre.

LA MARQUISE.

Ils sont donc arrêtés ?

DELPHINE.

Ils sont donc arrêtés ?Hélas ! j’aurais voulu
Vous épargner au moins ce coup inattendu.
Mais sous peu de moments, à ce que dit Merville,
Vous reverrez mon oncle ; ainsi soyez tranquille.

LA MARQUISE réfléchissant.

Et cet avis prudent, sait-on qui l’a donné ?