De ma nièce…
…
Monsieur…, je venais
De lui dire, avant tout, combien l’on est blâmable,
Lorsque après avoir fait un choix très-convenable,
On change sans raison, d’humeur, de sentiment,
Et qu’on veut aujourd’hui congédier l’amant,
Que pour futur époux on acceptait la veille.
Quoi, vous refuseriez ! se peut-il ?
Par votre étonnement vous en dites bien plus,
Qu’on n’en pourrait jamais exprimer là-dessus.
Oui, vous avez le droit de blâmer ma conduite,
Mais puisqu’à cet aveu le malheur m’a réduite,
Au moins puis-je affirmer que d’un trait offensant,
D’un indigne calcul mon cœur est innocent :
J’ai voulu d’un jaloux braver la tyrannie ;
J’espérais me venger ; moi seule suis punie !
Que dit-elle ?
Ainsi que moi, monsieur, montrez-vous indulgent.
Comment, ainsi que vous ?
Oui, l’amour lui pardonne !
À l’autre.