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LE MARQUIS.

Il est vrai…, malgré moi…Lorsque de ses faveurs,
Le ciel semble vouloir combler ta destinée,
Qui peut donc t’affliger ?

DELPHINE.

Qui peut donc t’affliger ?Je ne me sens pas née
Pour jouir de ces biens en vivant loin de vous.
Si monsieur de Grammont devenait mon époux,
Il faudrait renoncer à vous, à ma patrie,
Et ce serait vraiment sacrifier ma vie.

LE MARQUIS.

Ah ! ces réflexions vous viennent un peu tard,
J’ai donné ma parole, et déjà j’ai fait part
À nos proches parents de ce beau mariage.
Hier vous en avez reconnu l’avantage,
Et tout à coup voilà que vous changez d’avis

DELPHINE.

Mais cependant, mon oncle, il doit m’être permis.

LE MARQUIS.

Eh ! que me parlez-vous d’exil, de sacrifice,
Quand tout est convenu ? d’un semblable caprice,
Non, je ne serai point la dupe, le jouet,
Et vous épouserez le mari qui vous plaît ;
À subir cet arrêt, sans peine on est docile.

DELPHINE en pleurant.

Ah ! je n’ai plus d’espoir !…




SCÈNE III.


Les Précédens, MERVILLE.


LE MARQUIS.

Arrivez donc, Merville.

DELPHINE à part.

C’est lui.