Le ciel semble vouloir combler ta destinée,
Qui peut donc t’affliger ?
Pour jouir de ces biens en vivant loin de vous.
Si monsieur de Grammont devenait mon époux,
Il faudrait renoncer à vous, à ma patrie,
Et ce serait vraiment sacrifier ma vie.
Ah ! ces réflexions vous viennent un peu tard,
J’ai donné ma parole, et déjà j’ai fait part
À nos proches parents de ce beau mariage.
Hier vous en avez reconnu l’avantage,
Et tout à coup voilà que vous changez d’avis
Mais cependant, mon oncle, il doit m’être permis.
Eh ! que me parlez-vous d’exil, de sacrifice,
Quand tout est convenu ? d’un semblable caprice,
Non, je ne serai point la dupe, le jouet,
Et vous épouserez le mari qui vous plaît ;
À subir cet arrêt, sans peine on est docile.
Ah ! je n’ai plus d’espoir !…
Arrivez donc, Merville.
C’est lui.