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De sa femme il voit bien que vous êtes épris ;
Et je me trompe fort, ou dans cette occurrence
Il va de votre cœur essayer la prudence.

MATTA.

Je le dérouterai sans peine.

THERME à part.

Je le dérouterai sans peine.Quel ennui !

MATTA.

D’abord sur tous les points je dirai comme lui.

THERME à part.

Diable ! (Haut.) Gardez-vous-en ; cette douce habitude
Est des amans heureux l’ordinaire attitude :
Montrez-vous bien plutôt intrépide, tranchant,
Et s’il le fallait même, un tant soit peu méchant.
C’est le plus sûr moyen de triompher du traître.

MATTA.

Non, non, je ne saurais…

THERME.

Non, non, je ne saurais…Mais je le vois paraître,
À son caprice au moins ne soyez pas soumis.
Songez bien…

MATTA.

Songez bien…C’est assez. Porte ailleurs tes avis.
Un semblable intérêt m’importune et m’irrite.

THERME à part.

Il se fâche ? envoyons le billet au plus vite. (Il sort.)



SCÈNE IV.
MATTA seul

Sans croire aux sots propos qu’il vient de débiter,
J’aurais mieux fait pourtant de ne pas l’écouter.