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N’ont eu, j’en suis certain, de ces querelles-là.
Tous deux savent trop bien que, sur le moindre indice
D’un projet de duel, aussitôt la justice
Fait conduire en prison combattants et témoins,
Le tout pour leur apprendre à se disputer moins.

LE CHEVALIER.

Eh bien ! ne vois-tu pas dans cette loi sévère,
Le parti que l’on peut tirer de leur colère ?

THERME.

Quoi, vous auriez dessein ?

LE CHEVALIER.

Quoi, vous auriez dessein ?Il le faut bien vraiment,
Puisque je ne saurais la voir seule un moment.

THERME.

Ah ! morbleu m’y voilà, la ruse est excellente :
Sans contrainte il faut voir madame de Sénante ;
Mais un mari soigneux, un amoureux soumis…

LE CHEVALIER.

L’accompagnent sans cesse.

THERME.

L’accompagnent sans cesse.Ils sont fort bons amis.

LE CHEVALIER.

On les dit en querelle…

THERME.

On les dit en querelle…Et vite on les arrête.

LE CHEVALIER.

Pour qu’ils ne viennent point troubler le tête-à-tête.

THERME.

Ô génie admirable ! et qui confond le mien !
Vous seul pouviez trouver cet innocent moyen !

LE CHEVALIER, riant.

Il est bon, n’est-ce pas ?

THERME.

Il est bon, n’est-ce pas ?Comment donc, immanquable !