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DELPHINE, à Merville.

Avec le Chevalier ? Oui, monsieur.

LA MARQUISE.

Avec le Chevalier ? Oui, monsieur.Je m’oppose
À ce beau sacrifice, et ne serai point cause
D’une privation dont tous nos courtisans
Me feraient à bon droit des reproches sanglans.
En agissant ainsi, ma chère, l’on commande.

LE MARQUIS.

Je le vois, vous allez céder à sa demande.

LA MARQUISE, regardant le Chevalier.

Lorsque de m’en prier tout le monde est d’accord.
Pourrais-je résister sans me donner un tort ?

DELPHINE.

Ah ! c’est trop de bonté.

LE CHEVALIER, à la Marquise.

Ah ! c’est trop de bonté.Ce trait de complaisance
Vous assure à jamais de ma reconnaissance.
Je n’aurais porté là qu’un esprit fort distrait,
Et j’y vais, grâce à vous, trouver un intérêt.

DELPHINE, à la Marquise.

Si pourtant vous souffrez, il n’est pas raisonnable…

LA MARQUISE, regardant le Chevalier.

Je me sens beaucoup mieux.

LE CHEVALIER, à la Marquise.

Que vous êtes aimable !

LA MARQUISE, à part.

Therme a tout dit.

LE MARQUIS, d’un air fin à la Marquise.

Therme a tout dit.J’entends, oui, vous faites fort bien ;
Mais comme dans ces bals je ne suis bon à rien,
J’espère bien ici, messieurs, ne vous déplaise,
Avec l’un de vous trois souper tout à mon aise.

LE CHEVALIER, vivement.

Matta sera charmé de rester avec vous.