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MATTA.

N’as-tu pas remarqué ses soins pour la marquise,
Et comment auprès d’elle il trouve le moyen
D’obtenir chaque jour un secret entretien ?

LE CHEVALIER.

Mais tu m’y fais songer ; c’est peut être un caprice :
Je veux la surveiller pour te rendre service.

MATTA.

C’est m’obliger.

LE CHEVALIER.

C’est m’obliger.Dans peu tu seras éclairci
Sur ce doute cruel, compte…

MATTA.

Sur ce doute cruel, compte…Chut ! la voici.


SCÈNE VI.


LE CHEVALIER, LA MARQUISE, MATTA.


LA MARQUISE.

Vous ici ? J’ignorais cette aimable visite.
Pourquoi ne m’avoir pas fait avertir plus vite ?

LE CHEVALIER.

Nous hésitions, madame, à vous voler le temps,
Que vous donniez sans doute à des soins importans.
Le jour où l’on médite une grande parure,
On désire être seul. À Paris, je vous jure
Que l’ami le meilleur arrive toujours mal,
Lorsque chez une femme il tombe un jour de bal.

MATTA.

De ces à-propos-là, s’il faut que je le dise,
Je ne manque jamais de faire la sottise ;
Aussi me reçoit-on sans cesse avec humeur.