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pagner Ermance et de passer quelque temps avec elle à Montvilliers. Toutes deux y arrivèrent à la fin de mars, et quinze jours après elles apprirent le départ de l’empereur pour l’armée.

Adhémar aussi fut appelé à partager tout ce que cette dernière campagne eut d’affreux et d’honorable. Que de talent, de courage et de malheur signalèrent cette longue défense ! Enfin ce monde d’ennemis coalisés contre le héros qui les avait soumis, étonnés d’une si miraculeuse résistance, en parlent encore avec admiration !

Cette année de désastre, cette agonie de la France victorieuse s’écoula lentement. En vain l’empereur fit une apparition de quelques mois à Paris, dans l’espoir d’y ramener la confiance et le dévouement ; en vain, le cœur déchiré de regrets, en deuil de ses plus chers amis, de ses plus vieux compagnons d’armes tombés à ses cotés, il cherchait à ranimer dans ce peuple épuisé par la guerre l’espérance que lui-même n’avait plus. Une soumission craintive, ou de sombres murmures, répondaient seuls aux appels qu’il lui faisait. La vue de son fils, de cet enfant dont il confia la garde aux citoyens armés de sa bonne ville, inspira cependant quelque enthousiasme ; on jura de le défendre. Les cris de vive l’empereur ! vive le roi de Rome ! firent encore retentir les voûtes des Tuileries ; mais celui que ces acclamations faisaient frémir de joie, ce père qui léguait son fils à la patrie, hélas ! ne devait plus le revoir !



XLVIII


Adhémar, chargé de la défense d’un poste important, n’avait pas accompagné l’empereur dans son dernier voyage à Paris. Dédaigneux du repos que quelques-uns de ses camarades goûtaient passagèrement à la cour, il avait reçu avec reconnaissance l’ordre de commander une brigade, et se félicitait de pouvoir se consacrer tout entier à la défense de son pays. Mais un éclat d’obus ayant tué son cheval sous lui