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l’arrangement de sa voiture, et c o m m e elle sera bientôt prête, il voudra s’en servir tout de suite. La princesse est bien forcée de le devancer d’un jour au moins.

Ermance feignit d’être persuadée, et recommanda à Étienne de lui faire savoir le moment du départ de la princesse. La recommandation était inutile, car il se fit un grand train dans l’auberge une heure avant qu’Ermance entendît plusieurs voitures sortir de la cour.

Il faut avoir été longtemps malheureux pour connaître le prix de ces allégements passagers causés par un mot, un bruit, par le moindre événement dont on fait un heureux présage ; le malheur est toujours là, on sait sa présence, mais on bénit l’illusion qui le voile un moment.



XLVII


— Je l’avais bien prédit, madame ; elle est partie enfin : les pleurs, les reproches, les évanouissements, rien n’a fait changer la résolution de monsieur, et il a fallu dire adieu ou se brouiller pour toujours. Que le ciel la conduise, elle et toute sa suite ! Maintenant que nous n’avons plus à craindre de rencontre désagréable, quels ordres madame veut-elle me donner ? demanda Étienne d’un ton qui prouvait son plaisir à n’en plus recevoir d’un autre.

— Mais je pense que ma présence ici ne devant plus contrarier personne, vous pourrez apprendre demain matin à M. de Lorency que je viens d’arriver.

— Ah ! madame, je serai bien content de lui donner cette bonne nouvelle ; elle achèvera sa guérison.

Ermance sourit tristement à cette prédiction, et convint avec Étienne de maintenir le secret de son séjour à Mayence. Avec quelle impatience elle attendit l’heure où il reviendrait lui donner des nouvelles d’Adhémar et lui dire qu’elle pouvait se rendre prés de lui. Pour la première fois, depuis qu’elle était descendue dans cette auberge, elle fit ouvrir la