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son zèle fastueux, donnerait à ses moindres démarches la couleur de l’intrigue ; le plus grand nombre lui prouverait qu’on gagne rarement à se mêler de la destinée des autres. Enfin, après avoir bien cherché, elle trouva que le moins sensé de tous était encore celui qui la servirait le mieux, et se décida à mettre M. de Maizières dans le secret de son ambition généreuse.

Ce n’était pas compromettre mademoiselle Ogherman que de chercher à lui faire épouser un homme distingué, et l’on pouvait former ce vœu sans laisser soupçonner que la vie de Natalie dût en dépendre ; mais, tout en comptant sur l’empire qu’un esprit froid a toujours sur les gens d’une sensibilité profonde, Ermance sentait bien qu’elle seule pourrait tout obtenir du comte Albert, et, sans crainte de déplaire à M. de Lorency, elle aurait usé de l’ascendant qu’il lui supposait sur M. de Sh… pour tourner son amour vers Natalie. Mais comment faire pour établir entre Albert et elle le moindre rapport sans alarmer Adhémar, sans paraître mériter ses reproches ? voilà la difficulté que M. de Maizières l’aiderait à vaincre ; lui confier son projet, c’était s’assurer un témoin qui répondrait de la pureté de sa conduite, un défenseur qu’Adhémar croirait d’autant mieux qu’il prendrait son parti sans chaleur, et madame de Lorency, guidée par cet instinct des femmes qui leur fait si souvent deviner juste là où un grand diplomate se tromperait, remit avec confiance ses intérêts à l’homme le plus insouciant du monde.



XXXIX


Ermance n’avait pas appris le brusque départ du comte Albert sans concevoir l’idée que c’était lui qu’elle avait entendu dans le parc ; mais la singularité d’une telle démarche, l’ignorance où il était qu’elle dût se promener aussi tard ce soir-là, et bien d’autres raisons vinrent la détourner de cette supposition ; elle aurait fini par en perdre le souvenir sans le soin constant que prenait Albert de se rappeler sans cesse à sa pen-