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tzemberg, cette heureuse mère, qui rêvait une heure avant le bonheur de sa fille ; hélas ! cette fille chérie devait lui coûter la vie. Sortie de la salle de bal avant que le feu y prît, la princesse de Schwartzemberg y était rentrée pour chercher sa fille : à peine était-elle sous cette voûte enflammée que la charpente s’écroula, et ce ne fut que longtemps après qu’on la retrouva à moitié consumée sous les débris fumants.

La pauvre mère s’était trompée en ayant cru reconnaître la voix de sa fille dans les cris déchirants qui partaient de la salle embrasée ; sa fille vivait. Transportée chez sa tante, on lui prodiguait tous les soins que son état exigeait, car elle avait plusieurs brûlures graves. C’était un spectacle déchirant que de la voir s’étonner de souffrir sans avoir là sa mère ; elle la demandait à tous ceux qui l’entouraient avec une anxiété qui tenait du présage ; et sans l’ingénieuse bonté de la comtesse R…, qui imagina de lui faire croire que la princesse de Schwartzemberg étant elle-même blessée et retenue dans son lit, elle ne pourrait pas la voir de quelques jours, la pauvre enfant aurait succombé à la fièvre qui la dévorait ; son désespoir l’eût rendue incurable.

Quel triste spectacle offrit alors la maison du comte Reguault de Saint-Jean-d’Angely où l’on avait déposé les malheureux blessés que leur état de souffrance et la nécessité de voler au secours d’autres victimes du feu ne permettaient pas de transporter plus loin ! Quels soins touchants leur prodiguait la comtesse Regnault ! À peine échappée elle-même au malheur commun, et tremblante encore du danger qu’elle et sa famille avaient couru, avec qu’elle active bonté elle animait le zèle de tous ses gens pour multiplier les secours ! Déjà l’un d’eux était parti à la recherche du docteur B… ; les autres avaient réclamé à la hâte les soins de tous les médecins et chirurgiens du quartier. Rien n’était plus attendrissant que de voir la comtesse R…, cette belle personne encore parée de sa robe de fête, aider sa jeune sœur à déchirer, à distribuer tout ce qu’elles croyaient pouvoir servir à panser tant d’effroyables plaies. Ah ! c’est dans de semblables moments que le cœur se révèle et qu’on peut deviner ce qu’une