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Vilneuse ; il donnait le bras à une jeune femme, que les soins compromettants d’un de nos élégants du jour, venaient de mettre à la mode. Amédée s’amusait à la faire rire à propos de tous les gens qu’il passait en revue, et nulle préoccupation ne semblait gêner sa gaieté. Forcé de céder cette jolie personne au danseur qui venait la réclamer, M. de Vilneuse s’approcha de mademoiselle B***, d’une de nos héritières les plus ambitionnées par les jeunes gens à marier. Là, ses regards s’animèrent, son sourire cessa d’être moqueur, et la pauvre Angéline reconnut cet air ému, et l’expression gracieuse et tendre qui faisait si souvent battre son cœur. Ô triste vérité ! ô mort d’une illusion indispensable à la vie ! qui pourrait peindre le deuil où vous plongez une âme aimante !