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Madame Vandermont avait pensé à une double surprise, en ne prévenant sa fille que la veille du bal ; et celle que devait éprouver M. de Vilneuse en les rencontrant toutes deux à cette fête, n’était pas la moins intéressante.

M. de Brécourt était revenu à Paris depuis deux jours ; il s’offrit pour donner la main à ces dames, et, à l’heure indiquée, il vint les prendre. Elles lui firent compliment sur sa voiture, qui, sans être à effet, était douce comme un bateau.

— Je l’ai fait venir de Londres pour un de mes amis, dit-il ; et comme il l’a mise à ma disposition, je la mets à la vôtre.

— Nous en profiterons, répondit madame Vandermont.

Ce mot étonna Angéline, car elle connaissait la répugnance de sa mère à se servir de ce qui ne lui appartenait pas.

Lorsqu’elles entrèrent dans la salle de bal, la parure sur laquelle Angéline comptait tant, ne produisit aucun effet ; il y en avait un grand nombre de pareilles, et de beaucoup plus brillantes ; mais la noblesse de ses traits, la fraîcheur de son teint et l’élégance de sa taille, furent re-