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II


Pendant cette soirée, où l’on fit de la musique, où la voix d’Angéline ravit tout le monde en chantant les délicieuses romances de madame Duchampge, Isidore garda le silence ; son air maussade fut remarqué : c’est probablement ce qu’il voulait ; car loin de céder aux reproches qu’on lui fit sur sa tristesse, il alla s’asseoir dans un coin du salon, comme pour mieux s’isoler de la société, et ôter à chacun l’occasion de lui adresser la parole.

Angéline portait souvent ses regards de son côté, et lui souriait avec cette grâce affectueuse qui était son plus grand charme ; mais, lui détournait aussitôt ses yeux, et sa figure devenait encore plus sombre.

— Vous conviendrez, dit alors M. de Vilneuse, penché sur le fauteuil d’Angéline, que lorsqu’on ne peut s’empêcher d’avoir cette mine-là dans