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droit à sa mère pour lui demander si c’est vraiment elle qui s’oppose à…

— Ce serait une démarche des plus inconvenantes ; Amédée s’en offenserait ; Dieu sait jusqu’où irait votre ressentiment à tous deux : et si vous veniez à vous battre ensemble, vous devinez le tort qui en résulterait pour Angéline. Renoncez, cher Alfred, à cette idée : quand M. de Brécourt sera revenu de sa terre, c’est lui qui réclamera toutes les explications qui peuvent nous rassurer. Son titre de tuteur d’Angéline lui en donne le droit ; d’ici là prenons patience ; et ne pensez qu’à la place que vous désirez obtenir. Je vais consulter ma mère sur les démarches à faire à ce sujet.

Huit jours après cet entretien, un envoyé du ministre de l’intérieur vint apporter une grande lettre à l’adresse de M. de Géneville ; c’était au sortir de table, au moment où la famille, rassemblée dans le salon, jouait avec les petits enfants pendant le dîner de leur bonne.

— C’est ma nomination ! s’écria M. de Géneville en allant embrasser sa femme ; tiens, lis !