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à m’en garantir, en n’admettant chez moi que des jeunes gens bien connus de mes amis. J’allai jusqu’à dire à M. de Brécourt que non-seulement je tenais à n’en recevoir que de bien élevés, mais que, désirant éviter à ma fille le malheur d’une inclination contrariée, je ne voulais pas admettre dans notre intimité de famille, un de ces héritiers dont les parents ont disposé d’avance, et pour lesquels ils exigent de riches dots à l’égal de leur fortune. À cela M. de Brécourt me répondit tout ce qui pouvait me rassurer sur la conduite et les bonnes manières de M. de Vilneuse ; il m’assura de plus qu’Amédée, ne dépendant plus que de sa mère, dont la faiblesse pour lui était extrême, n’éprouverait jamais d’opposition de sa part à aucune de ses volontés. Il me cita alors plusieurs traits qui ne me laissèrent aucun doute sur l’empire de M. de Vilneuse sur sa mère.

— Quoi ! il me tromperait donc ! reprit Angéline avec l’expression la plus douloureuse.

— Pas tout à fait, mon enfant, car il y a toujours du vrai dans l’amour qu’inspire un ange tel que toi ; mais la vanité d’un nom, le désir cupide d’augmenter sa fortune, combattent con-