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officiers qui en avaient assuré la gloire, obtinrent la permission d’accompagner Bonaparte à Paris, et de venir prendre leur part des acclamations qui l’attendaient ; je pensais qu’Alphonse serait du nombre ; mais il est probable qu’il fut envoyé vers cette époque à l’armée de Moreau ; voici ce qui me le fit supposer.

Je reçus le jour de ma fête, au mois d’octobre, un bouquet de fleurs artificielles d’une telle beauté, qu’il ne laissait aucun doute sur le fleuriste qui l’avait fourni. Madame Roux, parente du général S…, égalait dès lors la perfection atteinte depuis par M. Baton ; elle était sans rivale dans son art. Madame Bonaparte l’avait mise à la mode, et l’employait si bien, qu’il lui restait fort peu de temps pour contenter le public. Le bouquet, ou plutôt la parure complète composée de roses et de scabieuses, m’avait été remise avec d’autres petits présents que ma famille ou mes amis avaient coutume de me faire ce jour-là ; et je mis celui-là sur le compte de madame H…, dont l’élégance et la prévenance pouvaient à bon droit en être soupçonnées ; mais elle s’en défendit. Ne pouvant alors découvrir le coupable, il me vient à l’idée qu’Alphonse… À