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— Mais ce jeune élégant… qui vous salue.

— Sans doute, je le connais. C’est un de nos plus braves officiers, l’aide-de-camp de M… Celui-là ne manque jamais de rien quand nous sommes en campagne, c’est à qui l’hébergera ; les femmes en sont folles.

— Ce qui veut dire qu’il est passablement fat.

— Non, j’en connais qui le seraient bien davantage à sa place, car s’il faut en croire certaine aventure… mais je ne dois pas être moins discret que lui, ajouta le général, en souriant, et je me tais.

— Que vous importe de me raconter l’aventure d’une personne dont je ne sais pas même le nom ?

— Ah ! vous sauriez bientôt celui de tous les acteurs qui figurent dans ce grand drame, et peut-être serait-il charmé de vous en faire la confidence ; mais c’est un droit qui n’appartient qu’à lui. Voulez-vous que je vous le présente ?

— Non, répondis-je vivement, les héros de roman me font peur.

— Celui-là n’est pas tout à fait un Grandisson, bien qu’on se meure parfois pour lui.

— On se meurt pour lui, répétai-je, avec un