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IV


À M. ALPHONSE DE ***
« Monsieur,

« S’il est vrai que je vous aie sauvé du désespoir, que ma parole ait sur vous quelque empire, ne me punissez pas d’avoir bravé la prudence pour vous épargner un crime ! oui, un crime, car on ne saurait donner d’autre nom à la vengeance que vous méditiez, et dont vous osez nous menacer encore. Compromettre l’existence de ce pauvre enfant ; flétrir indignement la mémoire de sa mère ! Non, vous êtes incapable d’une action si lâche, vous tenez trop à votre estime, à la mienne. Vous ne violerez pas la promesse que vous m’avez faite de ne jamais chercher à me connaître. Vous cesserez de jeter le trouble dans ma conscience ; dans ma vie, peut-être. Car il dépend de vous de détruire le repos de mon mari, de l’être que j’aime le plus au monde. S’il venait à savoir ce qui résulte de ma complaisance pour