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pense à ses amours : à son âge, on n’a rien de mieux à faire.

— Je vous en demande pardon, monsieur le maréchal ; ce n’est pas aux miennes que je pensais en ce moment.

— Vous allez voir que c’est aux nôtres.

— Précisément, reprit M. de L…

— Ah ! la bonne duperie ! Je vous assure qu’à votre âge je ne pensais pas aux amours du grand siècle. Mais vous nous direz, j’espère, laquelle de nos anciennes folies vous préoccupe ainsi ?

— Je n’oserais, monseigneur.

— Du courage, dit M. de Varennes ; monsieur le maréchal est indulgent, ; et puis ses exploits en tous genres ont fait tant de bruit dans le monde, qu’il est habitué à en entendre parler.

— Oui, c’est la manière d’en faire pénitence en ce monde, dit le maréchal d’un air hypocrite ; voyons, je suis prêt à m’humilier, d’ailleurs ce sont de vieux péchés : de quelle époque date celui-là ?

— Mais, répondit en hésitant M. de L…, du temps où madame la princesse de Conti aimait le marquis de La Fare.